𝙇𝙚 𝙩𝙚́𝙢𝙤𝙞𝙜𝙣𝙖𝙜𝙚 𝙗𝙤𝙪𝙡𝙚𝙫𝙚𝙧𝙨𝙖𝙣𝙩 𝙙𝙚 𝘿𝙚𝙣𝙞𝙨𝙚 𝙉𝙞𝙧𝙚𝙢𝙖, 𝙨𝙮𝙢𝙗𝙤𝙡𝙚 𝙙’𝙪𝙣𝙚 𝙢𝙚́𝙢𝙤𝙞𝙧𝙚 𝙚𝙣 𝙦𝙪𝙚̂𝙩𝙚 𝙙𝙚 𝙧𝙚́𝙘𝙤𝙣𝙘𝙞𝙡𝙞𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣

Ce mardi 17 juin 2025, dans la commune de Mabayi, Denise Nirema, veuve et mère de sept enfants, a données des témoignages douloureuses face aux tragédies qui ont secoué le Burundi dans la période allant de 1985-2008 Son récit, poignant et empreint de courage, illustre le profond besoin de justice, mais surtout de dialogue et de réconciliation dans une région marquée par des décennies de violences.

« Ils ne me rendront jamais mon mari, c’est sûr. Mais je suis prête à leur pardonner. »

Dans un témoignage chargé d’émotion, Denise Nirema se souvient de l’attaque meurtrière qui a coûté la vie à son mari, l’obligeant à fuir avec ses enfants. Réfugiée pendant dix ans à la Paroisse de Mabayi, elle a survécu grâce à la solidarité locale.

Aujourd’hui, elle demande une confrontation pacifique avec les auteurs qu’elle dit connaître. Non pas pour se venger, mais pour parler, comprendre, et, peut-être, guérir.

𝙐𝙣𝙚 𝙥𝙤𝙥𝙪𝙡𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙗𝙧𝙞𝙨𝙚́𝙚 𝙢𝙖𝙞𝙨 𝙩𝙤𝙪𝙧𝙣𝙚́𝙚 𝙫𝙚𝙧𝙨 𝙡’𝙖𝙫𝙚𝙣𝙞𝙧

Aux côtés de Denise, d’autres victimes de la commune, dont Nahokamye Cornard, Bugaboburitunga Jean et Sibomana Ewudia, ont exprimé leur soutien au travail de la CVR. Tous plaident pour ce qu’ils appellent Igihozo : une forme de réparation morale et de consolation nationale.

« Nous ne parlons pas de compensation, mais de consolation. Pour que nos cœurs retrouvent la paix », disent-ils à l’unisson.


Sibomana Ewudia, originaire de la zone de Buhoro, s’est dite soulagée de pouvoir enfin inscrire les noms de ses proches disparus, absents des précédents recensements faute d’information.

𝙐𝙣 𝙘𝙡𝙞𝙢𝙖𝙩 𝙙’𝙖𝙥𝙖𝙞𝙨𝙚𝙢𝙚𝙣𝙩 𝙜𝙧𝙖̂𝙘𝙚 𝙖̀ 𝙡’𝙚́𝙘𝙤𝙪𝙩𝙚 𝙚𝙩 𝙖𝙪 𝙨𝙤𝙪𝙫𝙚𝙣𝙞𝙧

Jeanne Izomporera, administratrice communale de Mabayi, a affirmé que la démarche de la CVR est bien accueillie par la population. Plus de 1 600 victimes des violences de 1993 ont été recensées jusqu’ici. Selon elle, les actions combinées de la CVR et d’autres organisations locales contribuent à créer un climat de paix et d’espoir dans une région longtemps meurtrie.

« Malgré les blessures du passé, la communauté retrouve peu à peu la sérénité », assure-t-elle.

𝙐𝙣 𝙥𝙖𝙨 𝙙𝙚 𝙥𝙡𝙪𝙨 𝙫𝙚𝙧𝙨 𝙪𝙣𝙚 𝙢𝙚́𝙢𝙤𝙞𝙧𝙚 𝙥𝙖𝙧𝙩𝙖𝙜𝙚́𝙚

Le travail de la CVR, nourri de récits comme celui de Denise Nirema, s’inscrit dans une dynamique de guérison collective. Dans un pays encore marqué par les cicatrices d’un passé douloureux, le courage de témoigner et de pardonner devient un acte politique et profondément humain.