𝐋’𝐔𝐧𝐢𝐯𝐞𝐫𝐬𝐢𝐭𝐞́ 𝐝𝐮 𝐁𝐮𝐫𝐮𝐧𝐝𝐢 𝐡𝐨𝐧𝐨𝐫𝐞 𝐥𝐚 𝐦𝐞́𝐦𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐬𝐞𝐬 𝐞́𝐭𝐮𝐝𝐢𝐚𝐧𝐭𝐬

Société

: publié Mercredi, le 11/06/2025 par NDAYISHIMIYE Emmanuel

Imprimer

suivre @RTNBurundi

plus de photos

𝙏𝙧𝙚𝙣𝙩𝙚 𝙖𝙣𝙨, 𝙟𝙤𝙪𝙧 𝙥𝙤𝙪𝙧 𝙟𝙤𝙪𝙧, 𝙖𝙥𝙧𝙚̀𝙨 𝙡𝙚 𝙩𝙧𝙖𝙜𝙞𝙦𝙪𝙚 𝙢𝙖𝙨𝙨𝙖𝙘𝙧𝙚 𝙙𝙚 1995, 𝙤𝙪̀ 𝙥𝙡𝙪𝙨𝙞𝙚𝙪𝙧𝙨 𝙚́𝙩𝙪𝙙𝙞𝙖𝙣𝙩𝙨 𝙝𝙪𝙩𝙪𝙨 𝙛𝙪𝙧𝙚𝙣𝙩 𝙖𝙨𝙨𝙖𝙨𝙨𝙞𝙣𝙚́𝙨 𝙖𝙪 𝙨𝙚𝙞𝙣 𝙢𝙚̂𝙢𝙚 𝙙𝙪 𝘾𝙖𝙢𝙥𝙪𝙨 𝙈𝙪𝙩𝙖𝙣𝙜𝙖, 𝙡’𝙐𝙣𝙞𝙫𝙚𝙧𝙨𝙞𝙩𝙚́ 𝙙𝙪 𝘽𝙪𝙧𝙪𝙣𝙙𝙞, 𝙚𝙣 𝙘𝙤𝙡𝙡𝙖𝙗𝙤𝙧𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙖𝙫𝙚𝙘 𝙡’𝘼𝙨𝙨𝙤𝙘𝙞𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙕𝙄𝙍𝙄𝙆𝘼𝙉𝘼 𝙐𝘽-95, 𝙖 𝙤𝙧𝙜𝙖𝙣𝙞𝙨𝙚́ 𝙢𝙚𝙧𝙘𝙧𝙚𝙙𝙞 11 𝙟𝙪𝙞𝙣 2025 𝙖̀ 𝘽𝙪𝙟𝙪𝙢𝙗𝙪𝙧𝙖, 𝙪𝙣𝙚 𝙘𝙚́𝙧𝙚́𝙢𝙤𝙣𝙞𝙚 𝙘𝙤𝙢𝙢𝙚́𝙢𝙤𝙧𝙖𝙩𝙞𝙫𝙚 𝙥𝙤𝙪𝙧 𝙝𝙤𝙣𝙤𝙧𝙚𝙧 𝙡𝙖 𝙢𝙚́𝙢𝙤𝙞𝙧𝙚 𝙙𝙚𝙨 𝙫𝙞𝙘𝙩𝙞𝙢𝙚𝙨. 𝘾𝙚𝙩𝙩𝙚 𝙞𝙣𝙞𝙩𝙞𝙖𝙩𝙞𝙫𝙚 𝙫𝙞𝙨𝙚 𝙖̀ 𝙣𝙚 𝙥𝙖𝙨 𝙡𝙖𝙞𝙨𝙨𝙚𝙧 𝙩𝙤𝙢𝙗𝙚𝙧 𝙙𝙖𝙣𝙨 𝙡’𝙤𝙪𝙗𝙡𝙞 𝙘𝙚𝙩𝙩𝙚 𝙨𝙤𝙢𝙗𝙧𝙚 𝙚́𝙥𝙞𝙨𝙤𝙙𝙚 𝙙𝙚 𝙡’𝙝𝙞𝙨𝙩𝙤𝙞𝙧𝙚 𝙗𝙪𝙧𝙪𝙣𝙙𝙖𝙞𝙨𝙚.

"𝙎𝙚 𝙨𝙤𝙪𝙫𝙚𝙣𝙞𝙧 𝙙𝙪 𝙥𝙖𝙨𝙨𝙚́ 𝙥𝙤𝙪𝙧 𝙥𝙧𝙚́𝙥𝙖𝙧𝙚𝙧 𝙪𝙣 𝙖𝙫𝙚𝙣𝙞𝙧 𝙢𝙚𝙞𝙡𝙡𝙚𝙪𝙧"

Le thème de cette commémoration, repris dans tous les discours, s’inscrit dans une volonté de transmission intergénérationnelle, et de construction d’une paix durable. Le Recteur de l’Université, les autorités académiques, les familles des victimes, d’anciens étudiants ainsi que des membres actuels de la communauté universitaire, ont pris part à cette journée de mémoire.

𝘼𝙥𝙥𝙚𝙡𝙨 𝙖̀ 𝙡𝙖 𝙧𝙚𝙨𝙥𝙤𝙣𝙨𝙖𝙗𝙞𝙡𝙞𝙩𝙚́ 𝙚𝙩 𝙖̀ 𝙡𝙖 𝙥𝙧𝙚́𝙫𝙚𝙣𝙩𝙞𝙤𝙣

Parmi les prises de parole marquantes, Léa Pascasie Nzigamasabo, Secrétaire de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR), a dénoncé « l’attitude erratique » des responsables universitaires de 1995, pointant leur inaction face à des signes avant-coureurs clairs. Elle a exhorté les dirigeants actuels à être vigilants, et à prévenir tout conflit susceptible de dégénérer. « La tragédie de 1995 ne doit plus jamais se reproduire, » a-t-elle martelé.

𝙑𝙞𝙫𝙧𝙚 𝙚𝙣𝙨𝙚𝙢𝙗𝙡𝙚, 𝙧𝙚𝙨𝙥𝙚𝙘𝙩 𝙚𝙩 𝙧𝙚𝙟𝙚𝙩 𝙙𝙚𝙨 𝙙𝙞𝙨𝙘𝙤𝙪𝙧𝙨 𝙝𝙖𝙞𝙣𝙚𝙪𝙭

Abraham Niyongere, enseignant à l’Université du Burundi, a insisté sur le rôle essentiel de la jeunesse dans la consolidation de la paix. « La diversité ethnique et politique est une richesse. Elle ne doit jamais servir de prétexte à l’exclusion ou à la haine, » a-t-il plaidé. Il a appelé à un vivre-ensemble fondé sur la vérité, la tolérance et le respect mutuel.

𝙏𝙚́𝙢𝙤𝙞𝙜𝙣𝙖𝙜𝙚 𝙚𝙩 𝙩𝙧𝙖𝙣𝙨𝙢𝙞𝙨𝙨𝙞𝙤𝙣 𝙙𝙚 𝙡𝙖 𝙢𝙚́𝙢𝙤𝙞𝙧𝙚

Charles Niyonkuru, professeur et ancien étudiant témoin du drame de 1995, a rappelé que cette cérémonie ne visait pas à rouvrir les blessures du passé, mais à en tirer des enseignements pour les générations futures. Il a lancé un appel solennel à bannir toute forme de discrimination, en particulier dans le milieu universitaire, qu’il considère comme un pilier du vivre-ensemble.

𝙐𝙣𝙚 𝙢𝙚𝙨𝙨𝙚 𝙥𝙤𝙪𝙧 𝙡𝙖 𝙛𝙧𝙖𝙩𝙚𝙧𝙣𝙞𝙩𝙚́ 𝙚𝙩 𝙡𝙖 𝙥𝙖𝙞𝙭

La journée s’est achevée par une messe œcuménique présidée par le Père Arcade Niyubuntu. S’appuyant sur le récit biblique de Caïn et Abel, il a exhorté les participants à la fraternité, rappelant que « faire du mal à son frère, c’est être en faute devant Dieu ». Il a souligné l’universalité de l’origine humaine et l’impératif moral de respecter la vie.

𝙈𝙚́𝙢𝙤𝙞𝙧𝙚 𝙚𝙩 𝙧𝙚́𝙘𝙤𝙣𝙘𝙞𝙡𝙞𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣, 𝙪𝙣 𝙙𝙚𝙫𝙤𝙞𝙧 𝙘𝙤𝙡𝙡𝙚𝙘𝙩𝙞𝙛

Trente ans après, la commémoration du massacre de 1995 demeure un acte fort de mémoire, mais aussi un engagement renouvelé pour la justice, la réconciliation et la paix. Dans un Burundi encore marqué par des blessures historiques, cette initiative appelle chacun à ne pas détourner le regard, mais à construire ensemble un avenir où les erreurs du passé ne se répéteront plus.