Le Chef de l'Etat Evariste Ndayishimiye a visité ce vendredi 15 octobre 2021 le chantier du barrage hydroélectrique sur la rivière Mpanda en commune Musigati dans la province de Bubanza pour voir à quel niveau arrivent les travaux de construction de ce barrage. Le Président de la République s'est indigné par le fait que les travaux se sont arrêtés en 2017 et que certaines constructions se sont déjà effondrées en moins de 5 ans pour un barrage d'une durée de vie de 60 ans.

Selon le ministre en charge de l'énergie et des mines, les travaux de construction de ce barrage avaient démarré en 2011 et étaient estimés à 54 millions de Dollars américains. Ces travaux se sont arrêtés en 2017, à un taux de réalisation de 45 %. Le premier lot qui consistait à construire une centrale et une tour de contrôle avait été confié à l'entreprise chinoise CENEMA-CGC. Le 2ème lot qui consistait dans la fourniture et installation des appareils électromécaniques c'est-à-dire les tribunes et les alternateurs était confié aussi à la même entreprise. La société Angelique international quant à elle avait gagné le 3ème lot et devait faire l'installation du poste de connexion et la ligne d'évacuation. Le 4ème lot était confié à une entreprise de contrôle appelée CIMA international.

Ces sociétés ont reçu pour avancer une somme de 54 milliards BIF soit 60 % du financement et les travaux ont été interrompus en 2017 car ces entreprises exigeaient davantage de décaissements d'argent, ce qui n'a pas été accepté.

Actuellement, la société CINEMA-CGC réclame une somme de plus de 4 milliards BIF, alors que des maisons d'exploitation construite dans le même cadre commencent à s'effondrer. Face à cette triste réalité, le Chef de l'Etat a exprimé son indignation. Et de se demander si les 54 milliards BIF déjà décaissés correspondent réellement aux travaux déjà réalisés sur ce barrage.

A cette occasion, le Président Evariste Ndayishimiye a commandité un audit pour faire la lumière sur ce dossier et établir le responsabilités. Il a laissé entendre que les travaux se poursuivront avec une autre entreprise dès qu'un rapport qui détermine un manque à gagner et les responsabilités des uns et des autres aura été établi. Pour le Président de la République, une telle situation est la conséquence de la corruption qui aveugle les gens.

Il a saisi cette occasion pour réitérer son appel aux cadres de l'Etat à quitter les bureaux pour voir de leurs propres yeux ce qui se passe sur terrain.

Pour terminer, le Chef de l'Etat a demandé à tous les citoyens burundais de se ressaisir et de respecter la chose publique. Il leur a également demandé de rester vigilants et de dénoncer toute forme de malversations ainsi que les irrégularités observées dans les travaux d'intérêt public.